LA PASTORALE DE LA SYROPHÉNICIENNE ET SON ACTUALITÉ

Le service des Laïcs en mission pastorale paroissiale s’appelle « La Pastorale de la Syrophénicienne ».

Cette Pastorale sera mise en œuvre par les Curés et les Animateurs laïcs en mission ecclésiale paroissiale et/ou tous ceux qui œuvrent dans les communautés locales.
Dans des temps pas si anciens, une communauté humaine, pouvait être identifiée à une communauté paroissiale autour de l’église, dans un espace géographique unifié.
D’un côté, une commune, un maire, d’un autre côté, une paroisse, un curé, unifiant globalement les destins d’hommes et de femmes naissant, étudiant, travaillant, se mariant, donnant naissance à des enfants, vieillissant et mourant au sein de leur communauté.
Et tout cela en rapport avec un département, un Préfet, un diocèse, un Evêque, avec comme intermédiaires, des cantons, des doyennés,
Et dans les villes étaient reproduits par quartiers suffisamment identifiés les mêmes modèles que ceux des villages, souvent coordonnés par un archiprêtre.

Dans notre Ardèche, quelques anciens, prêtres, religieux (ses) et laïcs ont encore connu cette situation.
Les grandes réformes des territoires paroissiaux on été une étape pour maintenir le modèle des paroisses traditionnelles.
En fait, elles ont été nécessaires parce que depuis globalement les années 1970, le nombre de prêtres avait commencé de diminuer singulièrement, et que le souci, réaffirmé dans le droit canonique de 1983, était de maintenir les paroisses.
On a donc nommé « Paroisse » des regroupements d’anciennes paroisses en pensant qu’un simple agrandissement permettrait à moins de prêtres de continuer à en être les pasteurs.
Mais sentant bien que ces nouvelles paroisses n’avaient de similaires avec les anciennes que la forme canonique, il a été heureusement introduit la réalité des communautés locales, avec leurs « relais ».
Tout cela a eu en général pour effet d’imaginer une nouvelle structure hiérarchique, d’Equipes d’Animation Pastorale, de Conseils paroissiaux, économiques, essentiellement centralisés, le nombre d’habitants ou la taille géographique ayant souvent été les critères des « lieux centre » et d’éloigner les prêtres d’un apostolat de proximité, impossible de toute façon à assumer vu leur nombre.

Ce qui a réduit en grande partie la vie des communautés locales à la seule eucharistie occasionnelle, et les prêtres à risquer d’être réduits à des distributeurs de sacrements.
Ce qui a pour effet de réduire la vie communautaire à des propositions pastorales centralisées, ou à carrément sous-traiter à des superstructures ce qui devrait être vécu au sein des communautés.

Ce modèle d’organisation paroissiale sur lequel nous vivons aujourd’hui n’a pas un grand avenir, compte tenu non seulement du petit nombre de prêtres à venir, mais aussi de la forte déchristianisation, sauf à imaginer une réduction des dites paroisses en augmentant encore les surfaces, et noyant les chrétiens actifs dans des fonctionnements de superstructures.
Et de toute façon, les comportements humains, collectifs, économiques, politiques, spatiaux, les lieux éducatifs, les lieux de travail, de consommation ne sont pas en cohérence.
Dans notre diocèse, sur les 24 nouvelles paroisses constituées, il n’y a que 21 prêtres curés modérateurs pour les servir, c’est à dire que 3 prêtres supportent déjà chacun une paroisse supplémentaire.
Il nous faut donc imaginer et inventer pour l’avenir une nouvelle manière de vivre nos paroisses, avec peu de prêtres, peu de chrétiens, en abandonnant l’obsession d’occuper la totalité de l’espace et du temps.
Faire que ces communautés de base soient des rassemblements de chrétiens où l’on peut être touché par Jésus au point de faire l’expérience du Salut.
Il nous faut inventer et développer des communautés de base très diverses, qui ne seront pas un rétrécissement ou un retour aux anciennes paroisses et considérer la paroisse comme une communion (et non une communauté) de communautés de base.

Laissons-nous inspirer par la Parole de Dieu.

ÉVANGILE SELON SAINT MARC, chapitre 7

En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache. Mais il ne put rester inaperçu :

une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.

Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.

Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :

« À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »

Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

La Pastorale de la Syrophénicienne : la paroisse, une communion de communautés de base articulées entre elles.

Une vision pastorale à retrouver ici (à partir de la page 54) ou prévisualiser son contenu dans la fenêtre ci-dessous :

Lettre Pastorale